Zen et Zazen

ZEN

ET   ZAZEN

ZEN

     Le bouddhisme zen a été découvert en Occident au début du XXe siècle au travers des arts orientaux. La profondeur et la pureté de sa philosophie ont suscité un engouement notable sans déboucher toutefois sur une pratique directe dont zazen est la source.

     Avec une pratique régulière, l’être humain retrouve une stabilité du corps et de l’esprit au milieu de l’agitation toujours plus grande de ce siècle, lui permettant d’aborder avec confiance les aléas de la vie quotidienne. Zazen offre cette opportunité rare de faire l’expérience de l’immobilité et du silence tout en étant reliés au sein du groupe. Rester assis quand tout s’agite, apprendre à se poser quand le monde bouge en tous sens, vivre complètement l’instant présent sont quelques uns des bienfaits de la méditation zen.


     En pratiquant le zen très régulièrement et l’inscrivant dans la durée, celui-ci va s’incarner peu à peu dans tous nos actes du quotidien. La vie de tous les jours s’en trouve durablement transformée, inconsciemment, automatiquement, naturellement.

ZAZEN

     Pour pratiquer zazen, la méditation assise, asseyez-vous sur un zafu, tenez-vous bien droit, basculez le bassin en avant et étirez la colonne vertébrale.

     Croisez les jambes en lotus (ou demi-lotus) avec les genoux en appuis au sol.Poussez le ciel avec la tête, le menton légèrement rentré. Suivant l’état de santé, d’autres postures existent.La main gauche repose sur la main droite, les pouces se rejoignent dans le prolongement l’un de l’autre à l’horizontale avec une légère pression et le tranchant des mains est en contact avec le bas-ventre.

     La nuque est tendue, le nez à la verticale du nombril, les épaules tombantes, détendues.La bouche est fermée, la pointe de la langue est contre le palais juste au dessus des dents. Elles se touchent mais la mâchoire est relâchée. Les paupières mi-closes, le regard se pose naturellement devant soi à environ 1m.


     La respiration est calme, lente, profonde. Le ventre se gonfle à l’inspiration et se creuse très lentement à l’expiration. Il s’agit juste d’observer la respiration telle qu’elle est, sans la modifier. Nos sens restent en éveil.

Dans cette posture, le flux des pensées est interrompu par la simple attention portée sur une juste posture et à la respiration.


     Plus on pratique zazen, plus on comprend, à travers les fibres de son corps, que ces pensées sont dénuées de toute substance réelle, qu’elles apparaissent et disparaissent naturellement.

     On peut alors découvrir qu’il existe une conscience intuitive, originale et universelle, radicalement différente de la conscience habituelle du moi. Si vous maintenez la posture juste et que vous laissez s’installer une respiration profonde et paisible, votre esprit lui-même devient paisible.

    Le fonctionnement du cerveau s’éclaircit naturellement. Cet état n’est pas celui d’une conscience particulière, mais le simple retour à la condition normale de l’esprit. Le mode de pensée dualiste de l’égo est abandonné et notre unité originelle avec toutes les existences se réalise. La conscience intuitive, hishiryo, penser sans penser volontairement, apparaît naturellement grâce à la concentration sur la posture et la respiration.


KIN HIN

     C’est une marche très lente, rythmée par la respiration, qui nous permet de nous concentrer sur le « ici et maintenant » en allant jusqu’au bout de chaque respiration, de chaque action.

     Séparant le plus fréquement deux périodes de zazen, Kin hin permet également de soulager d'éventuelles articulations qui deviendraient sensibles, en les faisant se mouvoir quelques minutes.